Florian Bersier innove en mettant de la “blockchain” dans nos boîtes aux lettres électroniques. Retour sur les deux premières années de la société avec son fondateur.
L’interview en vidéo
Gmelius, c’est Gmail en mieux?
Gmelius, c’est un CRM (Customer Relationship Management) qui s’intègre à Gmail. Le logiciel permet de suivre la relation client, des premiers contacts jusqu’à la conclusion d’un contrat.Quand on utilise sa boîte mail dans une PME, on va vouloir faire plusieurs choses: collaborer avec son équipe, utiliser tous les outils de vente, d’automatisation et de productivité, sécuriser ses mails importants et aussi signer potentiellement des contrats ou des documents que l’on nous envoie en pièce jointe. Avec Gmelius, ces quatre dimensions sont réunies dans un seul environnement, celui de votre boîte aux lettres électronique. Actuellement, Gmelius compte plus de 100’000 utilisateurs actifs quotidiennement et 15’000 clients payants.
Comment est née l’idée?
La première version n’était faite que pour moi. Frustré avec mon client mails pendant ma thèse à Oxford, je trouvais très difficile de gérer un projet ou de collaborer directement à l’intérieur de ma boîte mail. C’est comme cela que m’est venue l’idée. Je l’ai développée puis partagée avec quelques amis et finalement sur un web-store pour que d’autres puissent l’installer. Une fois mon doctorat terminé, je suis revenu en Suisse. Gmelius connaissait alors une traction grandissante. Ainsi, j’ai décidé de créer la société, qui est actuellement incubée à la FONGIT. J’ai commencé seul, mais depuis, l’équipe a grandi. Actuellement neuf, nous serons bientôt douze. Cette croissance s’est accélérée ces derniers mois, depuis que les revenus générés ont augmenté.
En quoi a consisté le coaching platinn?
Le coaching Finance a couvert les fondamentaux: avoir un modèle financier et comprendre comment le construire. L’appui a aussi pu nous aider sur des points-clés de la société et a eu un impact en termes de vision stratégique, notamment en déterminant le meilleur timing pour faire une levée de fonds. C’est là que la décision a été prise de la décaler dans le temps pour asseoir d’abord la réputation de la société et celle du produit.
Qu’est-ce que vous en retirez?
J’étais plutôt académique, et les investisseurs ont leur jargon, leur manière de voir et d’envisager la croissance d’une entreprise. C’est important d’y être confronté tôt. Il me manquait certains aspects pratiques, et avec une approche pragmatique, le coaching m’a permis de formaliser la planification financière de la société. Le coach étant également un investisseur, cela m’a donné accès à un point de vue intéressant sur la manière d’établir la stratégie d’investissement en termes de direction, de priorités ou encore de “metrics”. C’était très enrichissant pour moi et cela m’a permis d’apprendre assez rapidement.
Quelles sont les prochaines étapes?
En termes de produit, nous nous étendons au niveau des supports. Application mobile, ouverture de la solution API, puis le développement vers Microsoft. Cela va demander une équipe plus conséquente. Dix nouveaux développeurs devraient arriver prochainement ainsi qu’une équipe de vente et marketing avec près de vingt personnes. Ensuite, il y a l’ouverture d’un bureau aux Etats-Unis l’année prochaine. Les trois-quarts de nos clients étant là-bas, c’est logique d’y ouvrir une antenne opérationnelle. Toutes ces raisons font que nous allons à présent lever des fonds et nous sommes prêts pour une série A de 3 millions de francs suisses.
L’avis du coach
Emmanuel de Watteville, coach Finance, explique son intervention et souligne la particularité du cas Gmelius: «Mon travail, d’abord d’analyse, s’est rapidement axé sur le planning financier. L’objectif était d’anticiper les flux de trésorerie permettant d’évaluer les réels besoins en financement afin d’établir la meilleure stratégie de levée de fonds pour cette start-up atypique. Il est rare d’avoir un projet qui génère déjà du chiffre d’affaires si tôt. Aujourd’hui, l’entreprise est à un carrefour et devra trouver les bons partenaires financiers, suffisamment bien connectés, pour leur donner accès à ces nouveaux marchés convoités.»
Pour en savoir plus…
www.gmelius.com
Par Stéphane Matteo