Olivier Roth est expert en transformation digitale, coach organisation chez platinn et consultant en protection des données. Il accompagne les entreprises dans leur transformation digitale et leur mise en conformité LPD & GDPR.
La crise du Covid a été un accélérateur de la digitalisation des entreprises. Beaucoup n’y étaient pas préparées et ont dû s’organiser dans l’urgence. Quelle est la situation aujourd’hui, trois ans après ?
La crise du Covid-19 a en effet eu un impact significatif sur la transformation digitale des entreprises, avec de nombreux secteurs qui ont été contraints d’accélérer leur adoption de technologies numériques pour continuer à fonctionner.
Les entreprises ont dû s’adapter rapidement en déployant des technologies comme le travail à distance, la visioconférence, la signature électronique, le paiement en ligne, etc. pour maintenir leurs activités. Dans certains cas, cela a permis aux entreprises de découvrir des opportunités nouvelles en matière de numérisation, en ouvrant de nouveaux canaux de vente ou en réduisant les coûts d’exploitation.
Toutefois, certaines entreprises ont encore du mal à s’adapter à cette nouvelle réalité. Elles peuvent rencontrer des difficultés pour mettre en place de nouvelles technologies ou pour faire évoluer leurs processus. De plus, la sécurité des données peut parfois être compromise dans le cadre de la transformation digitale et ceci doit être un point de vigilance pour beaucoup d’entreprises.
Néanmoins, de nombreuses entreprises continuent de mettre en place des stratégies de transformation digitale à long terme, visant à renforcer leur compétitivité et leur résilience. Certaines investissent dans des technologies avancées comme l’IA, l’automatisation, la robotique et l’Internet des objets pour améliorer leurs processus, leur productivité et leur efficacité.
Cette crise a donc été un catalyseur à la transformation numérique des entreprises, et pour plusieurs, cela conduit progressivement à une certaine maturité à l’adoption de technologies numériques plus poussées pour s’adapter aux nouveaux défis et opportunités du marché.
Vous intervenez quotidiennement dans de nombreuses entreprises. Quels sont les principaux freins à la digitalisation que vous observez encore aujourd’hui ?
J’observe effectivement différents freins à la digitalisation dans les entreprises que j’accompagne. Voici ceux que je retrouve de manière récurrente :
- La résistance au changement : C’est un des principaux freins à la digitalisation. Les employés peuvent être réticents à l’utilisation de nouvelles technologies ou de nouveaux processus, par peur de perdre leur emploi ou par manque de confiance dans leur capacité à utiliser ces technologies.
- Les coûts : La transformation digitale peut être coûteuse, en particulier pour les petites entreprises qui ont des budgets limités. Les coûts peuvent être liés à l’achat de nouveaux équipements, à la formation des employés ou à l’embauche de nouveaux talents spécialisés.
- Le manque de compétences : La transformation digitale nécessite souvent des compétences techniques relativement avancées, telles que l’analyse de données, la programmation, la protection des données, l’intelligence artificielle, etc. Les entreprises ont souvent du mal à trouver les talents nécessaires pour mettre en œuvre des initiatives de transformation digitale.
- Le manque de volonté managériale : C’est malheureusement encore trop souvent un frein à la digitalisation. En effet, la volonté du management, son leadership dans une telle transition et l’énergie investie restent des paramètres décisifs dans la réussite d’un tel projet.
- La sécurité : Les entreprises sont préoccupées en matière de sécurité lorsqu’il s’agit de stocker et de traiter des données sensibles. Les entreprises craignent de plus en plus les cyberattaques, les fuites de données et les violations de la vie privée… en effet les risques financiers et réputationnels sont énormes.
- La réglementation : Les entreprises doivent respecter les réglementations en matière de protection des données, telles que le GDPR et la LPD. La mise en conformité peut être coûteuse et complexe, en particulier pour les entreprises qui traitent des données sensibles.
Il est important que les entreprises soient conscientes de ces défis et travaillent à les surmonter pour pouvoir réussir leur transformation digitale.
Lorsqu’on parle digitalisation, on pense premièrement aux outils informatiques. A quoi d’autres faut-il être attentif ?
Avant de mettre en place n’importe quel outil, il est important de bien comprendre l’entreprise et ses activités. Cela passe par une cartographie de l’ensemble des flux d’information internes ou externes et la manière de les traiter.
Ensuite, il est nécessaire de revoir l’ensemble des processus d’un point de vue organisationnel, technologique et juridique.
La digitalisation ne se réalise par uniquement dans l’opérationnel. C’est un processus qui doit s’appuyer sur une réelle stratégie en lien avec les facteurs de succès de l’entreprise (qualification des fournisseurs, qualité du produit, modèle de revenus, respect des délais, etc.).
Enfin, l’impact sur les ressources humaines ne doit pas être négligé. La gestion du changement, la formation à l’utilisation des nouveaux outils, la modification des cahiers des charges, les impacts dans l’organigramme, l’autonomisation et la responsabilisation des collaborateurs concernant la gestion des données et la prise de décision sont des aspects à prendre en compte en amont.
La sécurisation des données est un aspect central de tout processus de digitalisation. En quoi est-ce que cela consiste ?
Digitalisation ou non, la sécurisation des données est essentielle et devient un sujet de préoccupation majeur avec l’entrée en vigueur de la nouvelle législation sur la protection des données au 1er septembre 2023.
Mais il est vrai qu’elle se complexifie avec les outils digitaux notamment le stockage des données sur le cloud.
Tout processus de sécurisation des données commence par une démarche de « Risk management » qui identifie et évalue les risques liés aux données d’une entreprise pour ensuite pouvoir définir par ordre de priorité les actions à mettre en place.
A noter que cette démarche se conduit sur trois aspects simultanément (juridique, organisationnel et technologique) qui n’auront pas la même pondération pour toutes les entreprises.
Il s’agit ensuite d’avoir une approche pragmatique. Il n’est pas toujours nécessaire de passer par l’implantation d’outils technologiques complexes pour sécuriser certaines informations critiques. Parfois l’optimisation de processus organisationnels suffit.
C’est une tâche qui peut paraître compliquée pour des dirigeant∙e∙s déjà bien occupé∙e∙s par les affaires courantes. Qu’avez-vous développé avec platinn pour les accompagner ?
Nous organisons un webinaire en ligne le mardi 20 juin 2023 sur le thème « Loi sur la protection des données (LPD) : quels impacts majeurs pour les entreprises ».
Nous avons également mis sur pied un coaching collectif de quatre sessions qui vise à apporter des solutions concrètes et pragmatiques aux entreprises.
Le coaching collectif repose sur le concept d’apprentissage par l’action qui permet aux participants de monter en compétences dans l’action et la réflexion tout en confrontant leurs acquis et problématiques avec leurs pairs.
Lors de ces ateliers, un outil d’auto-diagnostique est présenté afin que chaque entreprise puisse s’auto-évaluer. Celui-ci sert de base pour déterminer les actions spécifiquement applicables à l’entreprise à mettre en place pour une sécurisation optimale des données et une mise en conformité LPD & GDPR.
A qui s’adresse le webinaire et le coaching collectif et comment y participer ?
Ils s’adressent à des profils de direction dans les secteurs suivants : direction générale, systèmes d’information, administration et finances, ressources humaines, conseil d’administration.
> pour participer au webinaire du 20 juin
