Nouvelle prestation platinn: le coaching collectif

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Un nouveau mode de coaching est proposé aux entreprises. Sa particularité: réunir plusieurs sociétés non concurrentes autour d’une thématique commune. Un premier projet a ainsi porté sur la stratégie d’acquisition client dans l’univers digital et sur les bonnes pratiques pour convertir ses contacts. La méthode sera répliquée en fonction de la demande, pour aborder d’autres thématiques générales.

 

Depuis sa création en 1991, platinn offre du coaching individuel aux entreprises dans différents domaines: que ce soit pour le développement des affaires, la création de partenariats, pour améliorer l’organisation de l’entreprise et ainsi augmenter la productivité; ou encore pour tout ce qui concerne la stratégie de financement. Désormais, un nouveau mode de coaching est proposé aux entreprises romandes. Il offre la possibilité à plusieurs entreprises de traiter une thématique conjointement. La méthode repose sur la force du collectif, le partage des expériences et un savant mélange d’expertises externes mandatées par le coach platinn.

Comment ça fonctionne?

Les antennes cantonales du réseau prennent le pouls des besoins du terrain et font remonter ensuite les demandes à platinn. Désormais, elles ont la possibilité de proposer du coaching collectif si un besoin transversal réunissant plusieurs entreprises apparaît.
Le directeur de platinn, Patrick Albert, explique: “La base du coaching collectif, c’est l’apprentissage par l’action (action learning). Nous voulons avoir de l’impact, pas seulement en passant des compétences et des méthodes, mais en stimulant les entreprises pour qu’elles conçoivent leur plan d’actions à implémenter chez elles. Nous nous distinguons de la formation en cela. Les entreprises définissent ensemble, par le biais de l’antenne cantonale, leur thématique et les objectifs à atteindre à l’issue du coaching collectif. Notre rôle ensuite, c’est d’imaginer un programme pour y parvenir. Une série d’ateliers permet aux entreprises de tout de suite tenter de résoudre leurs problèmes concrets par l’utilisation des outils et des méthodes que le coach leur a apportés – ou alors via des experts externes ou le partage d’informations entre les entreprises.”
Le coach agit donc en tant que facilitateur, mais ce sont les entreprises qui fournissent l’effort nécessaire. Tant que les questions abordées sont non compétitives, le travail en groupe offre des perspectives vraiment séduisantes. Mais si une entreprise veut aller plus loin et aborder des éléments confidentiels, comme son modèle d’affaires ou ses procédés de fabrication, à ce moment-là, celle-ci pourra toujours recourir à du coaching individuel afin de garantir la confidentialité.
platinn avait déjà mené une forme de coaching collaboratif auprès de plusieurs entreprises, mais il s’agissait d’un consortium qui souhaitait développer un produit ensemble. Dans le cas des coachings thématiques, l’ambition n’est pas de développer quelque chose. Il s’agit avant tout de partager du savoir pour construire des compétences qui permettent de passer à l’action.

La crise du covid comme déclencheur

Ce modèle de coaching est né dans le contexte particulier de la crise covid. L’impossibilité de voyager a eu des conséquences importantes. Le thème de la digitalisation de la relation client s’est imposé naturellement comme un des gros enjeux du moment. Jean-Luc Bochatay, de l’antenne cantonale neuchâteloise, amorce une première discussion avec un groupe d’entreprises.
A propos de ce projet pilote, c’est Philippe Gaemperle – coach Affaires et Coopération platinn – qui a mené la manœuvre: “Le projet a démarré parce qu’au départ, il y avait ce groupe d’entreprises ouvertes à cet esprit de partage d’expériences. Il est aussi le résultat de l’impulsion de Marc Schuler – CEO de DIXI POLYTOOL – qui a souhaité partager leur expérience en matière de digitalisation. Avec Gaetan Affolter, son responsable du marketing digital, ils venaient de lancer une première e-succursale. Au cours du coaching collectif, ils ont donc présenté les résultats et le cheminement qu’ils avaient déjà menés. C’est autour de ce partage d’expériences que j’ai construit le programme, avec notamment des interventions d’experts externes.”

Philippe Gaemperle (au centre) en compagnie notamment de Gaetan Affolter (à droite).

Le travail du coach a consisté à mettre un cadre à la collaboration entre les entreprises. Il a commencé par analyser où se situait chacune d’elles dans sa digitalisation de la relation client et par préciser leurs attentes par rapport au coaching. En fonction des besoins exprimés, il a sélectionné différents experts et ainsi construit un fil conducteur. “Entre les ateliers, je faisais à chaque fois une synthèse, j’essayais de savoir si les objectifs étaient bien intégrés et validés. J’allais voir chaque entreprise. Je faisais vraiment l’interface en permanence”, précise Philippe Gaemperle.

Aperçu de l’e-shop de DIXI POLYTOOL.

Un des ateliers a par exemple porté sur la construction d’un funnel digital, en prenant comme point de départ la façon dont DIXI POLYTOOL avait construit sa stratégie de marketing digital. Ensuite, il a été question de la cohérence entre l’acquisition des clients, la conversion et le lien avec l’équipe de vente qui doit adapter ses pratiques par rapport aux comportements digitaux. La génération des contacts commerciaux se fait désormais différemment et il faut connaître les bonnes pratiques.

Le coaching se renouvelle pour répondre aux défis actuels

Pour Patrick Albert, plusieurs éléments expliquent le succès de ce projet collectif. Outre la conjoncture et la pandémie, le directeur de platinn constate une évolution des mentalités en Romandie. Même dans des milieux industriels comme les sous-traitants horlogers, où traditionnellement prévalent discrétion et secret, des changements s’opèrent. “Le renouvellement générationnel apporte son lot d’ouverture à de nouvelles pratiques. D’autre part, durant les récentes crises, les entreprises ont remarqué que pour être plus résilientes, il fallait se serrer les coudes. Enfin, on observe aussi une volonté de raccourcir les chaînes d’approvisionnement. Les entreprises cherchent davantage à activer leur environnement autour d’elles”, explique-t-il.
platinn compte bien poursuivre sur cette voie et développer ce genre de coaching à l’avenir. L’objectif est de rendre plus visible cette nouvelle possibilité offerte aux entreprises et aux différentes antennes cantonales. “Pour cela, les différents coachings collectifs thématiques seront présentés sur le site Internet de platinn, afin de permettre aux entreprises soit de rejoindre des thèmes existants, soit d’en proposer de nouveaux à explorer”, précise encore Patrick Albert.
Si ce premier cas de coaching collectif a traité de la digitalisation de la relation avec le client, à l’avenir d’autres thématiques pourraient être abordées en fonction de la demande: que ce soit le marketing digital en général, ou encore les stratégies d’internationalisation.

par Arnaud Gariépy

L’apport de platinn
Philippe Gaemperle revient sur ce coaching collectif et sa méthode: “J’ai conçu un programme avec différents ateliers et des intervenants externes pour apporter de l’expertise quand c’était nécessaire. Nous avons par exemple réfléchi avec notre premier intervenant, Xavier Comtesse, à comment est-ce que l’on peut, à partir des données digitales disponibles, repenser le modèle d’affaires et se repositionner dans la chaîne de valeur en passant du rôle de sous-traitant à une relation plus horizontale de sur-traitant, dans laquelle l’entreprise n’est plus autant dépendante de ses commanditaires.
Le cœur de l’approche collaborative, c’est d’abord de stimuler les collaborations, de donner envie d’échanger en créant la confiance et ensuite d’apporter de la valeur en choisissant les bons intervenants. La mayonnaise est sensée prendre en fonction de ces premiers ingrédients, mais fondamentalement, ce sont les entreprises qui sont au cœur du processus. On ne leur apporte pas une recette – en tant que coach, nous sommes des facilitateurs. C’est ça, l’esprit platinn: donner envie, stimuler l’échange pour que le groupe se bonifie à travers le parcours collectif. Ce partage et le travail fournis sont la clé du succès. D’ailleurs, un proverbe africain dit ceci: “Seul on va plus vite, ensemble on va plus loin”.”

L’avis de l’entrepreneur
Gaetan Affolter, le digital marketing manager de DIXI POLYTOOL, revient sur l’expérience de ce coaching collectif: “Au moment de rejoindre le projet, cela faisait déjà trois à quatre mois que nous avions ouvert une filiale marketing digital. Par contre, nous n’avions personne avec qui échanger et discuter autour de cela. Ce coaching nous a vraiment permis de nous améliorer en pouvant échanger sur nos pratiques.
Les intervenants externes sélectionnés par le coach platinn Philippe Gaemperle étaient tous et toutes de haute qualité. Par exemple, la première séance se déroulait avec Xavier Comtesse comme intervenant et portait sur les enjeux et les étapes à considérer en matière de digitalisation pour les PME.
A mon avis, la grande force de ce type de coaching, c’est de mettre en commun les problématiques dans un espace de confiance. On peut comparer les pratiques: par exemple, pourquoi untel n’investit pas là, quels sont les freins et les obstacles qui posent problème pour la digitalisation de la relation client.
Au cours du processus, nous avons rencontré des interlocuteurs qui nous ont aidé à trouver certaines autres solutions. Avec l’entreprise Ceramaret, nous avons par exemple pu échanger et trouver notre nouveau CRM (logiciel de gestion de la relation client). C’est un point stratégique puisque c’est un système que nous allons employer ensuite pendant des années.
Dans ce coaching collectif, nous avons invité tout le monde à deux reprises chez nous pour présenter ce que nous faisions et les résultats que nous avions obtenus. Cela aide beaucoup, aussi pour avoir un retour, parce que nous avons dû nous poser certaines questions. Nous avons également reçu plein de commentaires ou remarques auxquels nous n’avions pas pensé. Cela motive à avancer et à trouver de nouvelles idées. Et c’est aussi une source de plaisir de pouvoir les partager ensuite avec des entreprises qui ne sont pas concurrentes. Les échanges et la dynamique en général ont été vraiment bénéfiques sur toute la ligne.”

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