L’entreprise chaux-de-fonnière Positive Coating SA souhaite profiter de son savoir-faire dans le revêtement horloger et de sa maîtrise de la technologie Atomic Layer Deposition (ALD) pour entrer dans le marché du dispositif médical.
Un revêtement décoratif
C’est en 2004, il y a tout juste quinze ans, que Positive Coating a vu le jour. «Mon papa enseignait à la Haute École Arc, raconte Lucien Steinmann, responsable Vente & Qualité. Il gérait un institut spécialisé dans la microtechnique doté d’un laboratoire de traitement de surface et il a senti une demande du secteur horloger pour les technologies de revêtements décoratifs.» Ainsi créée, l’entreprise va alors se spécialiser dans la technologie PVD permettant de colorer notamment des pièces métalliques utilisées dans les montres.
Ces dernières années, Positive Coating a développé son offre en se tournant vers la technologie innovante Atomic Layer Deposition (ALD). Celle-ci permet de colorer les pièces avec une plus grande gamme de couleurs, et donc de satisfaire les demandes de la clientèle. «Pour simplifier, les pièces sont placées dans une chambre sous vide, explique Lucien Steinmann. Des métaux à l’état gazeux sont ensuite injectés à l’intérieur de l’enceinte. Cela permet de déposer des couches atomiques les unes après les autres, de quelques centaines à un millier en tout, et ainsi de garantir une extrême densité et imperméabilité malgré la finesse du revêtement.»
Nouvelles perspectives
L’usage de cette technologie a donné des idées à la société neuchâteloise. Car, outre le fait de décorer les pièces, les revêtements ALD offrent aussi une très grande protection contre l’oxydation. Cette nouvelle fonctionnalité du traitement ALD permet de viser d’autres marchés que celui de l’horlogerie. Positive Coating a donc décidé de s’intéresser plus précisément au secteur du dispositif médical.
Le Service de l’économie du canton de Neuchâtel, avec qui elle est en contact, va dès lors conseiller à l’entreprise de travailler avec platinn. «Dans un premier temps, il fallait mieux cibler les marchés potentiels, se souvient le responsable, parce que le secteur médical est très vaste. On a ainsi commencé à viser plus précisément le marché dentaire. Ensuite, il a fallu classer les produits en fonction des risques. L’application d’un revêtement sur un instrument utilisé par un dentiste comporte moins de risques que sur un implant, par exemple.»
Forte demande dans l’horlogerie
Après cette phase d’analyse, le développement des affaires vers ce nouveau marché prendra un peu de retard, entre autres à cause du déménagement dans de nouveaux locaux. Le rebond de l’industrie horlogère engendrera une grande demande dans ce secteur au début de l’année 2018, année durant laquelle Positive Coating engagera plusieurs collaborateurs.
Mais ces derniers mois, la prospection sur le marché médical a repris. Deux projets de production dans ce secteur sont en cours. Ils ont pu être lancés grâce à une grande présence de Positive Coating dans des salons dédiés au médical. «Auparavant, nous étions seulement présents au salon EPHJ à Genève, déclare Lucien Steinmann. Nous avons commencé à nous rendre dans d’autres événements et cela a contribué à augmenter notre visibilité, mais aussi à nous donner passablement d’idées et à apporter un regard nouveau sur ce que l’on pouvait faire.»
La clientèle horlogère restera le pilier de l’entreprise chaux-de-fonnière, mais Positive Coating espère continuer de développer son offre sur le marché du dispositif médical ces prochaines années, avec un élargissement de la clientèle en Suisse et à l’étranger. Elle compte notamment se certifier selon la norme ISO13485 indispensable pour un prestataire voulant se diversifier dans ce domaine.
L’avis du coach
«Le fait que Positive Coating ait stoppé d’autres projets potentiels dans la Medtech lorsque le marché horloger s’est mieux porté était un peu regrettable, estime le coach platinn Thomas Meier. Cette volonté de diversification visait à pérenniser l’avenir. Or, le marché horloger risque de subir encore bien des crises à l’avenir. Mais Positive Coating reprendra sa marche vers le marché médical et avec la certification ISO13485, ça leur permet de jouer des cartes plus importantes. Le Medtec nécessite de l’endurance et il faudra dès lors aller de l’avant en y mettant les moyens, en prospectant des projets innovants, mais aussi en s’entourant d’un personnel qualifié, prêt à prospecter vers des horizons plus lointains. C’est parfois le défaut des industries venant de l’horlogerie qui ont de la peine à sortir de leur zone de confort au sein de l’arc jurassien.»
Pour en savoir plus…
www.positivecoating.ch
par Loïc Delacour