L’entreprise neuchâteloise PBMC, basée aux Brenets et active dans la sous-traitance horlogère, mise sur les certifications pour s’ouvrir notamment au marché de l’aéronautique. platinn a joué son rôle de coach pour faciliter ce processus.
Certains marchés ont leurs propres codes, leur propre culture. Les responsables de PBMC (Polissage Blocage Mécano-Chimie), entreprise neuchâteloise active dans la sous-traitance, principalement dans le milieu horloger, en ont fait l’expérience lorsqu’ils ont décidé de développer leurs activités sur les marchés de l’aéronautique et du médical.
Cela s’est passé à l’automne 2018. Alors que l’on commence à parler de l’achat des avions de chasse par la Confédération et de ses marchés compensatoires, les entrepreneurs décident de participer aux SIP Kick-Off Days, soit cinq journées avec les cinq avionneurs en liste et leurs partenaires. “Nous nous sommes rendu compte que la première question à tous nos rendez-vous était: “quelles sont vos certifications?”, raconte Cédric Chevalier, directeur commercial de PBMC. Or, nous n’étions pas vraiment au courant des spécificités du marché de l’aéronautique. On arrivait de nos montagnes neuchâteloises et du monde de l’horlogerie un peu comme des cowboys, mais on a vite réalisé qu’il faudrait s’adapter et que même si nous faisions du très bon travail, sans certification, personne n’allait nous considérer.”
Un processus de certification adapté
Très vite, l’objectif de l’obtention de l’EN 9100 s’est imposé. Il s’agit d’une norme européenne qui décrit un système d’assurance de la qualité pour le marché aéronautique et spatial. Mais la première étape fut celle d’une certification ISO 9001, définissant les critères applicables à un système de management de la qualité. “Nous avons alors appelé Jean-Luc Bochatay, notre contact au service de l’économie du canton, relate Cédric Chevalier. Nous lui avons expliqué nos besoins.” PBMC était également face à une autre problématique: se faire certifier de manière cohérente par rapport à la taille et la culture de l’entreprise. “Nous ne voulions pas “acheter” une certification avec un consultant qui arrive avec ses cinq classeurs remplis de démarches pas vraiment adaptées. Nous voulions être certifiés, mais surtout que cette certification soit vraiment utile pour PBMC. Si nous investissons du temps et de l’argent, il faut que cela soit profitable.”
Face aux demandes des entrepreneurs, Jean-Luc Bochatay dit alors avoir exactement la personne qu’il faut: Esther Mveng. La coach platinn a une longue expérience dans le domaine de l’aéronautique et son entreprise SCE, pour “Simple Clean and Easy”, correspond parfaitement à la philosophie de PBMC. “Esther était effectivement la personne idéale, ajoute le directeur. Elle est vraiment moteur, elle s’implique. Et puis, c’est un vrai commandant qui donne des tâches bien précises à réaliser. Mais si vous prenez le temps de faire ce qu’il faut, tout avance très vite. En partant de zéro, avec seulement six personnes, nous avons ainsi réussi à mettre en place toute la structure ISO, autant d’un point de vue documentaire qu’au niveau de nos processus, en 13 mois seulement.”
Un temps si court pour obtenir la norme ISO 9001 est bel et bien une prouesse. “Peu d’entreprises arrivent à se certifier aussi vite, admet Esther Mveng. C’était un rythme très soutenu. Mais les différents responsables de PBMC étaient très à l’écoute et très motivés, tout en réalisant à chaque fois les tâches qu’ils devaient réaliser entre nos séances. Il reste encore du travail pour atteindre l’EN 9100, mais je suis très confiante.” La coach comprend les craintes qu’ont eu les responsables avant de faire le pas de la certification. “Beaucoup d’entreprises ont une mauvaise expérience parce qu’elles ont été mal accompagnées, avec une mise en place très complexe des normes ISO ou EN. Mon approche est de m’adapter à la taille et à la structure de l’entreprise pour, au final, intégrer un système de management de la qualité le plus simple possible.”
Une démarche contraignante mais utile
Le processus est donc toujours en cours pour PBMC. La prochaine étape est l’obtention de l’ISO 14001 qui définit les critères d’un système de management environnemental. “Elle fait aussi partie de l’EN 9100 sur laquelle on va bientôt se pencher, déclare Cédric Chevalier. Avec cette étape finale de la norme européenne, nous irons vraiment très loin en termes de traçabilité et de qualité. Nous nous sommes laissés deux ans pour intégrer tout cela. Donc, nous espérons être certifiés EN 9100 entre fin 2022 et début 2023.”
Une fois cette étape franchie, PBMC sera mieux armé sur le marché de l’aéronautique et spatial mais pas que. Cela va aussi servir de base pour aider l’entreprise à croître dans de bonnes conditions. “À partir du moment où tout est écrit, c’est plus simple d’intégrer de nouveaux collaborateurs, confirme le responsable. Et c’est essentiel pour pouvoir grandir. Oui, bien-sûr, c’est contraignant et cela demande beaucoup de travail, mais c’est aussi très utile. Par exemple, si l’on doit chercher une information dans deux mois ou six ans, il est dès lors très facile de la retrouver.” Avec de solides fondations autour de ces différentes normes mises en place, PBMC pourra donc voir son développement futur avec plus de sérénité.
Pour en savoir plus… www.pbmc-polissage.com
par Loïc Delacour