La start-up neuchâteloise aspire à fournir la meilleure solution possible pour entrer dans l’industrie 4.0. Dans un marché évoluant très vite, le rôle d’intégrateur technologique a de l’avenir.
BRAIN-IT est un facilitateur de transformation digitale. Fondée en 2018, l’entreprise a pour but de fournir en temps réel la bonne information, au bon moment et au bon point de décision. La start-up a mis en place un certain nombre d’outils standardisés qui peuvent être configurés en fonction des besoins et de l’infrastructure existante d’une entreprise. Grâce à un logiciel, elle peut compiler une multitude de données. L’Internet des objets (IOT) révolutionne de nombreux secteurs du monde de l’entreprise: gestion des flux de matières, des stocks, des risques et des pannes, ou encore de la consommation d’énergie ou des heures travaillées – on ne compte plus les secteurs concernés par la digitalisation.
Intégrer les systèmes existants
«Nous sommes vraiment multiplateformes, multi-capteurs, multimarques. Ce qui nous intéresse, ce sont les besoins du client. Nous ne cherchons pas à placer une technologie en particulier. Une grande partie de notre travail consiste à cerner les besoins pour proposer ensuite la solution technologique la plus adaptée», explique le CEO Yann-Amaël Aubert.
La start-up travaille à partir du système d’asset management de l’entreprise. Elle complète ce qui manque et ajoute un outil de gestion des données. Quand il s’agit de digitaliser une usine, il est par exemple possible de connecter de vieilles machines aux nouvelles. A cela peuvent s’agréger des données contextuelles comme la température ou l’humidité qui jouent un rôle dans la qualité finale des produits. Ces informations peuvent ensuite être agrégées aux données existantes de la chaîne de production.
Autre exemple, dans le domaine du gaz et du mazout, il n’est pas toujours possible d’installer des capteurs physiques. BRAIN-IT a créé un algorithme avec des capteurs virtuels pour simuler la télémétrie physique et calculer ainsi la consommation d’énergie d’un bâtiment.
Garantir l’intégrité des données
L’IOT ne se cantonne pas seulement au déploiement de capteurs et à l’analyse des données produites. Il y a tellement de possibilités de générer des big data qu’il faut prendre un temps pour choisir quels indicateurs sont réellement pertinents.
Yann-Amaël Aubert souligne un autre élément très important à ses yeux: Se méfier des fausses bonnes informations. Avoir le capteur dernier cri, c’est super, mais encore faut-il être certain qu’on monitore bien ce que l’on croit. «Si vous n’êtes pas sûr à 100% de surveiller le bon appareil, vous allez peut-être croire que celui-ci est à bonne température alors que ce n’est pas le cas. La donnée enregistrée peut aussi être correcte mais attribuée au mauvais appareil. Pour l’industrie en général, l’intégrité des données est autant vitale que leur collecte. Il faut être certain que l’objet connecté est le bon», explique le CEO.
La nécessité d’expliquer la transformation
Pour Yann-Amaël Aubert, de nombreux échecs dans les projets IOT sont dus au fait qu’on place la technologie en premier, plutôt que les processus et les personnes. L’innovation technique est donc un moyen et pas une fin en soi. L’entrepreneur souligne l’importance de sensibiliser à l’interne avant d’engager des transformations profondes: «Dans une entreprise, la résistance au changement s’estompe quand les employés comprennent comment la technologie va améliorer la qualité de leur travail. Quand ils se rendent compte des avantages, ils deviennent souvent très enthousiastes. Les problèmes surviennent lorsqu’on parachute une technologie et qu’on dit au collaborateur: vas-y, fais comme ça maintenant et débrouille-toi». La digitalisation suppose donc un travail à l’interne pour informer et impliquer les collaborateurs dans la transformation.
Aujourd’hui, BRAIN-IT a déjà déployé et gère plus de 4’000 capteurs pour ses clients. Au niveau financier, l’exercice comptable se présente bien. Quelques gros clients ont permis de stabiliser le chiffre d’affaires entre CHF 350 et 400’000 et la start-up a pu compter sur CHF 100’000 d’investissements à travers un cercle d’amis et de proches. Désormais, l’entreprise est en train d’étoffer son réseau de partenaires pour s’entourer d’experts et déléguer une partie du travail, comme la certification des capteurs ou le développement d’interfaces informatiques. Beaucoup d’entreprises, mêmes grandes, n’ont pas le temps ou les ressources pour chercher la meilleure solution technique. La capacité à faire le pont entre l’industrie et les différents corps de métiers de l’IOT est donc un service appelé à se développer.
Pour en savoir plus… www.brain-it.ch
L’avis de l’entrepreneur
«Alexandre Coquoz de platinn m’a aidé à structurer les aspects financiers: la valeur, le positionnement, la stratégie d’entreprise. C’est le propre d’une start-up d’évoluer, de se questionner. Au départ, nous étions très orientés IOT. Désormais, nous visons beaucoup plus large. Nous voulons vraiment être un partenaire d’intégration technologique pour les entreprises», détaille Yann-Amaël Aubert.
Pour celui-ci, le coaching se révèle bénéfique pour autant qu’on s’investisse dans la démarche: «Certaines personnes croient à tort que le coach va faire le travail à leur place. Ça ne fonctionne pas comme ça. Si on veut vraiment des résultats, c’est comme pour tout, il faut bosser: préparer les séances, faire ce qu’on a dit, donner des éléments substantiels au coach pour qu’il puisse faire son job de critique et d’analyse. Le coaching est là pour apporter des choses qui ne font pas toujours plaisir à entendre, mais si on s’investit et qu’on est ouvert, c’est un outil génial. Alexandre est quelqu’un qui a énormément de compétences, j’ai eu beaucoup de plaisir à échanger avec lui. Il m’a amené beaucoup de remises en question et m’a permis d’avoir du recul. Il a très vite pu m’orienter pour clarifier ce qui nous rend singulier sur le marché.»
L’apport de platinn
Au niveau du coaching Affaires, Alexandre Coquoz évalue ainsi le travail accompli: «C’est toujours intéressant de collaborer avec des starts-up qui ont déjà des clients et des problèmes concrets à solutionner. Yann-Amaël Aubert est quelqu’un de très dynamique et motivé, on sent qu’il veut avancer. En tant que CEO, il a des convictions et des connaissances fortes dans son domaine, mais il était très à l’écoute et ouvert à de nouvelles propositions. Nous avons travaillé sur les forces et faiblesses, les valeurs ajoutées de la société, pour définir son USP et le modèle d’affaires.
Actuellement, il y a tellement de technologies qui arrivent sur le marché de l’IOT qu’il faut quelqu’un pour décoder et déchiffrer la meilleure option. En jouant ce rôle d’intermédiaire et d’intégrateur technologique, BRAIN-IT répond à une demande pour le futur.»