Négocier le prix de sa chambre grâce à PrivateDeal

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L’entreprise basée à Lausanne, au village de l’innovation de l’EHL, a pu capitaliser sur l’expérience de gestion d’hôtels de sa co-fondatrice Isabelle Jan pour développer une solution innovante de réservation en ligne.

 

 

Quelle a été la genèse de PrivateDeal?
Nous sommes deux co-fondateurs qui, auparavant, gérions nos propres hôtels. Durant ces 6 ans et demi d’expérience, nous avons eu l’occasion de tester les produits du marché de la réservation en ligne. Mais nous nous sommes aperçus d’un manque par rapport à nos besoins: aucun de ces outils ne permettait de gérer efficacement la politique des prix en fonction de la demande des clients. Puis il y a un autre constat: les clients viennent sur les sites Internet des hôtels, certains même en étant préalablement passés par un site tel booking.com, mais ils repartent ensuite finaliser leur réservation sur une autre plateforme. C’est le cas de 52% des clients selon les dernières statistiques du marché. Les hôteliers attirent donc du trafic mais ne réussissent pas à capitaliser sur ces visites. Nous avons donc décidé de nous lancer et proposer un produit pouvant répondre à ces différents problèmes.

De quelle manière?Notre objectif était donc de créer une solution permettant de retenir le client sur le site de l’hôtel, mais aussi de lui laisser la possibilité de négocier, de donner le prix qu’il est prêt à payer. Nous avons alors créé la société PrivateDeal avec un capital de CHF 100’000 qui nous a servi principalement à développer un outil de réservation en ligne pouvant être intégré directement sur le site web des hôteliers et ainsi offrir cette possibilité de négociation.

Concrètement, comment cela fonctionne-t-il?
Les clients qui se rendent sur le site Internet d’un hôtel peuvent donner le prix qu’ils sont prêts à payer pour une chambre. Les hôteliers, de leur côté, ont défini des règles de négociation et des limites de prix invisibles des internautes. Si le prix proposé par le client est égal ou plus haut à ce palier, la négociation peut dès lors aboutir. Sinon, le client négocie avec le système grâce à un algorithme basé sur l’Intelligence Artificielle.

Exemple d’application de la solution PrivateDeal sur le site Internet d’un hôtel

Comment cette idée d’introduire un système de négociation vous est-elle venue à l’esprit?
Le contexte a énormément changé ces dernières années. Les hôtels reçoivent dorénavant beaucoup d’appels téléphoniques de clients qui veulent négocier. Ces derniers sont d’abord passés par une plateforme de type booking.com pour voir les tarifs. Ils savent que ces outils prennent des commissions de 15% à 30%. Ils demandent donc une offre plus basse ou équivalente directement à l’hôtel, de sorte à ce que celui-ci soit également gagnant car il ne doit pas payer cette commission. Le système gère automatiquement cette négociation à la place de l’hôtel.

De plus, en dehors des pays occidentaux, il y a beaucoup de pays où négocier est inscrit culturellement dans les pratiques de consommation. Je pense notamment aux pays asiatiques, à l’Inde, la Thaïlande ou encore au Mexique. Donc, la tendance dans nos pays occidentaux et l’aspect culturel dans d’autres régions du monde sont deux raisons qui nous ont confortées dans la pertinence de créer une telle solution.

Comment jugez-vous votre expérience avec platinn?
Assez vite, nous nous sommes aperçus que notre investissement de base de CHF 100’000 n’allait pas suffire. Nous avons donc entamé une démarche de coaching pour pouvoir trouver des investisseurs, mais aussi challenger notre business plan. Et le retour d’expérience du coaching platinn est très bon. Nous avons bouclé notre premier tour d’investisseurs cibles avec succès. Et il n’y a pas que des aspects techniques. Le côté humain est aussi important. Lors de la création d’une start-up, il y a toujours des hauts et des bas. Le coach nous a soutenu au cours des périodes clés. C’est un soutien externe très important qui nous a permis de prendre du recul lorsque cela était nécessaire.

Et quels sont les objectifs pour le futur?
Le succès de la première ronde de financement permet de mettre en route le plan de développement commercial à l’international durant cette année 2020, avec notamment un effort marketing et une présence à des événements comme les salons hôteliers. Le prochain tour de financement pourrait, lui, faire passer PrivateDeal à une autre dimension. Nous avons remarqué que les clients “types” de notre offre étaient similaires, soit des clients d’hôtels 4 ou 5 étoiles. Nous voulons donc construire un réseau en développant une plateforme commune aux hôtels. Il s’agit bien sûr d’un gros challenge, avec une concurrence forte, mais nous pensons qu’il y a encore de la place pour l’entrée de nouveaux acteurs. Alors pourquoi pas nous?

L’avis du coach
“Avec Alexandre Coquoz et Jérôme Salamin, nous avons été trois coachs à intervenir dans les domaines affaires et financement, précise Patrice Bendjouya. Le coaching s’est bien passé parce que les fondateurs étaient à la fois réceptifs et actifs avec une très grande capacité d’exécution. À mon niveau, il y a eu deux types d’aide: la première fut de guider les entrepreneurs dans leurs discussions avec les investisseurs, car il y a toujours beaucoup de questionnements lors de cette phase, avec des hauts et des bas. La seconde fut de leur donner confiance dans leur conviction, en les incitant à persévérer dans leur levée de fonds malgré les obstacles et parfois le scepticisme. Ce sont leur conviction et leur persévérance qui leur ont permis de convaincre des investisseurs avertis et boucler le premier tour de financement. Christian Hugonnet, également coach finance, a aussi joué un rôle informel mais décisif dans le succès de ce financement.”

Pour en savoir plus…
www.privatedeal.com

par Loïc Delacour

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