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Une plateforme de services pour entrer dans la production 4.0

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Pour accompagner les manufacturiers de la micromécanique dans la production 4.0, Mecatis mise sur sa Micro5 – une micro machine de fraisage – et sur une plateforme de services très complète, Factory5. L’entreprise a fait appel à platinn pour se lancer sur son nouveau marché.

 

L’entreprise Mecatis a été fondée il y a 11 ans par Samuel Vuadens, un ingénieur en mécanique valaisan de 39 ans. Elle vient de se lancer dans un nouveau défi, qui devrait lui assurer une forte croissance. Active dans le domaine des machines-outils, Mecatis était jusqu’ici avant tout prestataire de services industriels: elle travaillait en mode projet (production sur demande clients/plans). Elle a décidé de produire et de commercialiser une nouvelle micro machine de fraisage, la Micro5, «qui vise les manufacturiers de l’horlogerie, du médical, de la micromécanique et de la joaillerie», explique Samuel Vuadens.

Autour de la Micro5, pour laquelle la demande est grande, l’entreprise a décidé de mettre sur pied une plateforme www.factory5.tech qui propose aux manufacturiers tous les services nécessaires pour entrer dans le monde de la production 4.0. C’est la grande originalité de cette nouvelle orientation stratégique. «Factory5 a été mis en ligne en janvier et continue à se développer. Sur cette plateforme, nous voulons proposer tous les services nécessaires aux manufacturiers, d’une manière très réactive. Nous avons pour objectif de répondre très rapidement aux demandes des clients.»

Micro5Micro5, la micro machine de fraisage à 5 axes

Au cœur de la plateforme, il y a les deux types de machines produites par Mecatis, les Micro5 à 4 et à 5 axes. Grâce à une quinzaine de partenaires, la plateforme propose des solutions globales avec tous les outils 4.0 pour que les manufacturiers puissent lancer leur production: plateforme de production, système logiciel, outils spécifiques… «Le client achète l’une de nos machines et nos partenaires s’engagent à faire le programme de la machine, les outils sur mesures nécessaires, le protocole…» Dans ce modèle commercial, le service compte donc autant que la machine. C’est une approche originale dans le secteur. Pour chaque client, Factory5 cherche une solution sur mesure pour favoriser la mise en production la plus efficace possible. «Les clients choisissent en fonction de leurs besoins. On peut même imaginer que, pour une entreprise dont le mécanicien programmeur est absent, on fournisse, en ligne, le programme à la place du titulaire du poste.»

EcoSwissMade
Si le service se veut à la pointe de l’industrie 4.0, la machine est aussi l’aboutissement d’une réflexion parfaitement en phase avec notre époque. Les Micro5 sont nées des travaux menés au sein de la HES-SO, dans un programme de recherche intitulé EcoSwissMade, qui a pour objectif de faire diminuer drastiquement la consommation d’énergie dans la production industrielle suisse, tant dans le domaine de l’utilisation des machines que dans ceux de leur construction et de leur recyclage. Des chercheurs de ce projet ont imaginé des machines plus en rapport avec la dimension des pièces produites, donc moins lourdes, moins gourmandes en énergie et plus mobiles. «Pour travailler des pièces contenues dans un cube de 50 mm, il n’était plus approprié d’avoir des machines de deux mètres sur deux et de plusieurs tonnes», explique Samuel Vuadens.
Fruit de ces recherches, la Haute École Arc Ingénierie a déposé un brevet sur ces machines et a délivré des licences de fabrication à plusieurs acteurs industriels suisses, dont Mecatis. La machine mise sur le marché est ultra-compacte et présente des atouts très convaincants dans la perspective d’une production plus rationnelle, tant dans le domaine de la digitalisation que dans celui de l’écologie. Elle permet de faire baisser la consommation d’énergie, les coûts de maintenance et les coûts d’usinage.

Un nouveau modèle commercial
Habituée à produire à la demande, Mecatis relève un tout nouveau défi en mettant sur le marché une machine “standard”. Elle a donc fait appel à platinn pour l’accompagner. Il s’agissait d’élaborer une stratégie commerciale à la hauteur du caractère innovant du produit, de définir l’offre et le positionnement, d’analyser les segments potentiels et de commencer les actions de communication et de vente.
Aujourd’hui, Mecatis a déjà vendu cinq machines, en se concentrant d’abord sur le marché romand pour bénéficier de la proximité propice aux derniers réglages. Elle espère bien sûr se développer plus largement. Des dix collaborateurs actuels, elle souhaite passer à 20. Elle poursuivra ses activités précédentes sous la marque Mecatis maintenance Sàrl et, à l’avenir, la commercialisation de la Micro5 sera identifiée à la marque Factory5. Qui des machines ou des services seront le plus rentables? Le patron note qu’il est trop tôt pour le dire, mais, intuitivement, il penche pour les services.

L’avis de l’entrepreneur
«Dès le démarrage de Mecatis, nous avons été accompagnés par la Fondation The Ark. Nous avons donc fait appel à un coach platinn pour cette nouvelle évolution de la société. Pour moi, poursuit Samuel Vuadens, la collaboration a débouché sur une offre très cohérente et sur une plateforme de communication et de vente parfaitement adaptée à nos besoins. L’échange d’idées avec le coach a été très utile, au point qu’il m’est aujourd’hui difficile de distinguer qui, de lui ou nous, a eu ces bonnes idées.» Le directeur de l’entreprise note encore que «le coaching sur les questions juridiques a été très important. Nous n’avions pas, au sein de notre société, le savoir nécessaire pour commercialiser les services de nos partenaires via Factory5.»

L’avis du coach
Daniel Rüfle, coach platinn au sein de l’Antenne valaisanne CimArk, a accompagné Mecatis. «Nous avons travaillé sur deux dimensions: d’abord en permettant à l’entreprise de se transformer d’intégratrice en productrice et vendeuse de la Micro5; ensuite en développant une plateforme de services.» Pour l’entreprise, c’était un vrai changement de paradigme. Samuel Vuadens avait déjà imaginé une telle plateforme de services pour la digitalisation dans les entreprises de microtechnique, avant de décider d’acquérir la licence de la Micro5, mais le projet n’avait pas abouti. Il lui manquait un cœur, et c’est justement la machine qui a permis au projet de prendre forme. Daniel Rüfle est convaincu du potentiel de la plateforme, qui répond à un besoin du secteur manufacturier de la micromécanique. Il a fallu régler des questions assez fines pour pouvoir la mettre en place: il fallait réussir à faire collaborer les partenaires et clients sur un modèle qui profite à tous et respecte les intérêts de chacun. Il fallait aussi régler les aspects contractuels entre les différents fournisseurs de prestations et les clients. «Nous avons trouvé les solutions satisfaisantes, également parce que Samuel Vuadens, président du Groupement suisse de l’industrie mécanique, a toujours gardé à l’esprit, dans ce projet, l’importance des gains de compétitivité pour les entreprises de son secteur.»

Pour en savoir plus…
www.factory5.tech

Par Charly Veuthey

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