Logo An

Animal Diagnostic, un expert en parasitologie vétérinaire

LinkedIn

L’entreprise neuchâteloise propose un service de diagnostic des parasites chez les animaux. L’objectif: lutter contre les résistances aux vermifuges en réduisant les traitements inappropriés.

 

 

Passionnées de chevaux, docteures en biologie, amies et entrepreneuses, Liselore Roelfstra et Marion Quartier ont co-fondé à Cormondrèche (NE) un centre de diagnostic pour les chevaux, les ruminants, les camélidés du nouveau monde (lamas, par exemple) et, prochainement, pour les chiens et les chats. Au départ de cette aventure, il y a l’envie d’améliorer les choses. «Les animaux domestiques reçoivent trop de médicaments, ce qui a un impact sur leur santé et toute la chaîne alimentaire», explique Liselore Roelfstra. Animal Diagnostic s’inspire du concept de vermifugation sélective qui consiste d’abord à contrôler si un animal a besoin d’un traitement avant de le lui administrer. Cela paraît évident, pourtant sur le terrain, les vermifuges sont encore souvent prescrits préventivement à tous les individus. Cette pratique favorise le développement de résistances chez les parasites intestinaux. «Grâce à des analyses des déjections, nous pouvons déterminer si l’animal est infesté ou non de vers. Nous proposons ensuite un plan de vermifugation et d’analyses sur l’année», explique Liselore Roelfstra. Le laboratoire est aussi bien contacté par des vétérinaires que par des particuliers.

Une entreprise issue du monde académique
Il y a une quinzaine d’années, les deux neuchâteloises s’intéressent aux travaux d’un spécialiste en parasitologie et pathologie animale, le Prof. Kurt Pfister de l’université de Munich. Elles terminent leur master avec lui et poursuivent en obtenant chacune un doctorat. En 2014, les deux amies se décident à créer quelque chose. Elles n’ont pas d’idée précise, elles tâtonnent un peu et commencent dans un mini-labo mis à disposition par l’université de Neuchâtel. Petit à petit, elles formalisent la structure et mettent un cadre plus officiel autour de leurs activités. En 2017, elles franchissent un cap et quittent le cocon académique en créant leur Sàrl: «A l’université, ce n’était pas la vraie vie d’entrepreneur, se souvient Liselore Roelfstra, nous étions protégées, il fallait qu’on sorte à un moment ou à un autre.» Après s’être débrouillées toutes seules au début, elles suivent des cours d’entreprenariat offerts par le canton et, de fil en aiguille, se construisent un réseau. Elles sont finalement approchées par Jean-Luc Bochatay Delvoye, directeur de l’Antenne neuchâteloise de platinn, qui leur propose un soutien.

Le difficile métier d’entrepreneur
Les deux entrepreneuses en herbe ont fait beaucoup de sacrifices. Elles ont cumulé les jobs et travaillé comme des dingues pour leur projet. «Comme nous n’avions pas un logiciel, quelque chose de fini comme un prototype à présenter, c’était difficile de convaincre au début, mais on a persévéré et on y est arrivé», raconte Liselore Roelfstra. D’une manière générale, elle regrette juste que le soutien financier ne soit survenu qu’après que le projet était “bankable”. Dernièrement, lors d’un forum consacré à l’entrepreneuriat, elle a donné comme conseil: «comptez d’abord sur vous-mêmes, parce que les fonds de soutien, les crédits bancaires ne viennent pas toujours quand on en a le plus besoin.» En même temps, l’entrepreneuse reconnaît que d’avoir dû faire la preuve que leur idée était bonne les a rendues extrêmement fortes.

Ecurie AD

Le coaching platinn, un soutien qui fait du bien
Depuis 2018, Liselore Roelfstra et Marion Quartier travaillent avec Thomas Meier, coach platinn dans les domaines Affaires et Coopération. Elles sont désormais dans la 3ème phase du programme. Thomas Meier les aide à développer leurs affaires du côté de la France, de l’Allemagne et de la Suisse alémanique. Il a fallu résoudre des questions de fiscalité ou solutionner les problématiques de l’import-export, c’est-à-dire trouver le prestataire capable de prendre en charge les échantillons biologiques à analyser. Animal Diagnostic jouit déjà d’une bonne réputation et clientèle en Suisse romande et le marché français est prometteur. Le défi immédiat consiste à terminer le plan de financement et à mettre sur pied un marketing efficace. A terme, l’objectif est d’engager un à deux laborantin-e-s pour répondre à la demande. Les technologies avancent, les traitements changent et les parasites aussi, il faut donc être ouverts à de nouvelles idées et stratégies. Les deux biologistes d’Animal Diagnostic l’ont bien compris et proposeront d’ici 4 à 6 semaines une panoplie complète d’analyses dans toutes sortes de pathologies provoquées par des parasites.

L’apport platinn
Selon Liselore Roelfstra, la recette d’un bon coaching, c’est le feeling. Il faut que le coach croie au projet pour que s’instaure la confiance nécessaire au travail de soutien. Avec Thomas Meier, elle s’estime très chanceuse: «Marion et moi sommes des scientifiques, donc nous avons une certaine logique quand même [Ndrl: elle rit], mais tous les aspects financiers, la loi du travail, la stratégie d’entreprise, ne nous étaient pas familiers. Le fait d’avoir quelqu’un de très rigoureux dans la prévoyance des choses, sur l’aspect financier en particulier, nous a beaucoup aidé. Thomas est un super coach, il voyage beaucoup, mais il est toujours disponible. Franchement, nous avons vraiment eu de la chance. Elle souligne encore: Etre instinctives nous a permis de créer l’entreprise, de nous lancer par envie sans trop réfléchir, mais maintenant, nous avons besoin d’un cadre, de concret. Le coaching nous a permis de préciser nos priorités, de nous améliorer aussi dans le marketing. Une des choses conseillées par notre coach a été de repenser notre site web qu’on venait de terminer car il était vraiment mal pensé. Nous avons fait appel à une entreprise de marketing et webdesign. Ça a été un gros travail, mais désormais, on voit que le message passe mieux.»

L’avis du coach
Thomas Meier, le coach platinn, explique: «J’avais déjà de l’expérience avec les écosystèmes vétérinaires et la santé animale est un sujet qui me parle. Le courant est donc tout de suite très bien passé avec Liselore et Marion. Liselore est une bosseuse prête à consacrer beaucoup d’énergie et de temps à son projet. Je suis très content de voir que le travail accompli ensemble porte ses fruits. Leur entreprise était issue du monde académique, il a fallu élaborer le modèle d’affaires et déterminer les segments d’animaux visés. Nous avons consolidé les messages à la clientèle et fixé les démarches prioritaires. Désormais, Animal Diagnostic a pour objectif de s’étendre vers d’autres pays, la France, l’Allemagne, la Belgique notamment. L’entreprise se diversifie, avec le développement des analyses pour chiens et chats, ce qui va permettre de toucher une nouvelle clientèle.»

Pour en savoir plus…
www.animaldiagnostic.ch

par Arnaud Gariépy

Découvrir davantage d'articles